Adam Driver & Sophia Bush

 Better than Plaza!

 Adam se projetait-il vraiment dans cette maison ? Là était toute la question. Lui-même hésitait, ce qui ne l’avançait pas. Objectivement, la demeure répondait à toutes ses attentes. Avant de la visiter, il n’en espérait pas tant. Pour autant, Adam conservait une certaine réserve, sans trop savoir pourquoi. Le jeune homme était un New-Yorkais dans l’âme. Il aimait la grosse pomme. Quitter sa ville de cœur, le perturbait plus qu’il ne le pensait. Adam se sentait déraciné. Il espérait que ce sentiment était voué à disparaître. L’acteur avait besoin de ce nouveau départ. New York lui rappelait trop de mauvais souvenirs, ceux de son divorce. Joanne habitait toujours son ancien appartement. Son ex-femme avait réussi à lui prendre le bien auquel il tenait le plus. La séparation effective s’était opérée un an auparavant. Depuis, Adam respirait de nouveau. Le trentenaire faisait partie d’une minorité. Il vivait particulièrement bien son divorce. Driver ne s’appesantissait jamais sur son passé ou ses échecs. Il allait de l’avant. Ce n’était pas toujours facile. Il devait parfois se secouer pour y parvenir. Et aujourd’hui, l’acquisition de cette maison ne pouvait que l’y aider. Sophia l’amusait beaucoup. Elle pensait à des détails, qui ne lui venaient même pas à l’esprit. Elle visualisait le potentiel dans la maison, voyait déjà ce qu’elle pourrait devenir. « Un lave-vaisselle, c’est primordial ! Je ne peux pas m’en passer. » reconnut-il. Adam n’avait pas le temps de faire la vaisselle à la main. Il ne voulait pas la laisser moisir dans l’évier. Ce ne serait vraiment pas hygiénique. Il s’offrait donc le luxe d’avoir un lave-vaisselle. Le progrès était bien là pour une raison ! « Je vois qu’ils n’ont pas mis de système de sécurité, autour de la piscine. C’est une infraction. Il faudra rapidement y remédier. » déclara-t-il. Adam contemplait le jardin. Il ne s’y connaissait pas vraiment en plante, n’était pas un expert paysagiste. Cependant, il lui reconnaissait un certain charme. « Oui, tu as raison, quelques fleurs apporteraient de la gaieté. Il va falloir que tu m’envoies tes honoraires. Que je sache combien te rémunérer pour tes services, en tant que jardinière ! On va établir un devis !» plaisanta-t-il.  Là encore, Adam n’avait malheureusement pas le temps de s’adonner au jardinage. Il faudrait embaucher des professionnels, afin de s’en charger. « Il faudrait trouver des plantes qui ne demandent pas trop d’eau. Il y a des restrictions d’arrosage, à cause de la sécheresse. » La Californie faisait partie des États consommateurs en eau. Ce qui s’avérait plus que catastrophique, en raison du réchauffement climatique. Adam rit à sa plaisanterie. Non, Sophia ne sentait pas mauvais. « Loin de moi cette idée ! Oui c’est sûr, si j’ajoute la barrière de sécurité pour la piscine, je commence à obtenir une petite marge de négociation. »  Adam était admiratif. Jesse et Sophia parvenaient encore à cuisiner avec leurs trois enfants. Voilà qui inspirait le respect. « Puis, la cuisine maison doit être meilleure pour vos enfants. Enfin, pour ce que j’y connais ! » Au fond de lui, Adam savait que Sophia avait raison. Il fallait qu’il ralentisse. Le jeune homme commençait sérieusement à fatiguer. Mais son travail tenait une telle importance dans sa vie. « Oui, je sais. Mais je ne peux pas me le permettre. Tant que je ne craque pas, ça va. » lui répondit-il, fixant un mur. Adam prit le chemin du couloir. « On passe à la suite ? Il faut vraiment que tu vois le séjour. » dit-il, pour changer de sujet.

 Adam Driver & Sophia Bush

 Better than Plaza!

 Mine de rien, Adam pensait pouvoir faire baisser le prix de cette maison. Bien que neuve, la villa montrait quelques imperfections. Un avantage dont il saurait se prévaloir. Adam s’avérait être un habile négociateur. Le jeune homme travaillait dans l’industrie du cinéma, ce qui était plus que formateur. Dans ce milieu de requins, il fallait savoir se défendre. Aussi, Driver n’hésitait pas à sortir les griffes, quand cela s’imposait. Pour autant, il restait un tendre. En revanche, il valait mieux éviter de chercher querelle auprès de lui. Adam avait le sens de la répartie. Ce qui lui venait surement de son humour infaillible. Le brun aimait se tourner en dérision. Il ne prenait pas la grosse tête. Et d’une certaine façon, cela lui permettait de relativiser, de garder les pieds sur terre. Cependant, Adam ne comptait pas se précipiter. Avant de prendre une décision, il préférait visiter d’autres maisons, afin de se faire une réelle idée du marché. D’autre part, il lui restait encore une poignée de pièces à voir. Elles réservaient peut-être quelques mauvaises surprises. Sophia plaisantait encore au sujet d’Adam. Lui, un grand enfant ? Elle n’était peut-être pas si loin du compte. « Tu peux parler ! Je suis sûr que la petite Sophia se cache en toi, prête à resurgir n’importe quand ! » Rétorqua-t-il, la gratifiant d’un sourire amusé. Adam veillait à garder son âme d’enfant. Pour lui, c’était une chose essentielle, afin de ne pas se trahir.  « Parce que tu exploites ta propre mère, en plus ? Je suis choqué ! » plaisanta-t-il. Adam n’avait rien contre l’idée de confier son jardin à Sophia. Après tout, il n’y connaissait rien. Enfin, il n’avait jamais cherché à en apprendre davantage. La faute lui incombait donc. Peut-être devrait-il fait un effort. Après tout, Adam aimait les plantes. « C’est que tu es motivée, Sophia ! » Sophia semblait partante prête à s’attaquer à son jardin. Au début, Adam croyait qu’elle plaisantait. Mais elle paraissait on ne peut plus sérieuse. Si cela lui faisait plaisir, il n’allait pas s’en plaindre. C’était dans son intérêt. Après tout, il récupérerait un beau jardin et sans effort. Mais en contrepartie, il veillerait à lui rendre service, pour un juste retour des choses. « Oui, avec toutes les cochonneries qu’on peut trouver dans les plats industriels, les additifs, etc… Tu fais bien. Tu es vraiment une bonne mère, Sophia. » lui dit-il, plus que sincère. Ses enfants avaient de la chance. Bien que très occupée, elle prenait le temps de faire les choses biens pour eux. Adam proposa d’aller voir la suite de la maison. Sophia partit devant. Sa dernière réplique le prit au dépourvu. Adam eut un instant de flottement. Alors qu’il traversait le couloir, il se mangea une porte de plein fouet. Le trentenaire émit une légère plainte. Il porta sa main à son visage. Il allait avoir une belle bosse. « Qu’est-ce que tu racontes, Sophia ?! J’espère que tu ne dis pas ça devant Daisy. Où est-ce que tu vas chercher ça ? » déclara-t-il, sur la défensive. Daisy était sa meilleure amie. En fait, il n’en était plus tout à fait sûr. Par ailleurs, pouvait-il encore prétendre à ce titre ? La situation s’avérait étrange entre eux. Ce qui lui prenait le tête. « Excuse-moi, je ne voulais pas m’énerver. »

 Adam Driver & Sophia Bush

 Better than Plaza!

 Visiblement, Sophia et sa mère avaient une relation très fusionnelle. Ce qui n’était pas exactement le cas d’Adam. Il l’enviait un peu. Il adorait ses parents, plus particulièrement son père. Mais sa mère et ne lui ne se comprenaient pas vraiment.  Leur mésentente datait de son adolescence. Adam n’appréciait pas son beau-père, un homme rigide, à l’esprit étriqué. Il entrait souvent en conflit avec lui.  Fatalement les liens qui le rattachaient à sa mère, ne pouvaient que se distendre. Elle prenait le parti de son mari, ce qui semblait normal. À l’époque, Adam ne faisait rien pour arranger les choses, il était rebelle et défiait leur autorité. De l’eau avait coulé sous les ponts, depuis. Adam essayait de s’entendre avec eux. Il passait les voir de temps en temps. Mais son beau-père ne lui facilitait pas la tâche. Il voyait la carrière d’Adam, d’un très mauvais œil. Et il aimait le lui faire savoir, par des remarques désobligeantes.  Heureusement, Adam avait son vrai père, Joe Driver. Ce dernier se montrait présent, il le soutenait dans le moindre de ses projets. D’ailleurs, son paternel habitait en Californie. Si Adam s’installait ici, il pourrait le voir plus souvent. Dans tous les cas, Adam savait bien que Sophia n’exploitait pas sa mère. Il la charriait gentiment. « Je le sais et c’est adorable ! Je trouve ça bien de voir une mère proche de son enfant. » Il le pensait sincèrement. Peut-être qu’un jour, les choses s’arrangeraient pour de bon, avec la sienne.  C’est beau de rêver ! Dans tous les cas, avec Sophia aux commandes, Adam était sûr d’avoir un beau jardin. En parlant de mère, son amie était une excellente maman. Elle se souciait vraiment de ses enfants, elle les aimait. Cela se voyait, se ressentait. Sophia avait fait un sacré bout de chemin, depuis leur rencontre. Adam était vraiment fier de la compter parmi ses amis. Il le lui fit remarquer. Et son compliment sembla la toucher. Des larmes montèrent aux yeux de Sophia. Eh bien voilà ! Bravo Adam ! Il voulait lui faire plaisir et au lieu de ça, il la faisait pleurer ! D’un autre côté, Sophia avait toujours été émotive. « C’est sincère, Sophia ! » lui répondit-il ! Adam la gratifia d’un sourire. Les deux amis avaient fait le tour de la cuisine. Driver proposa de passer par le séjour, afin de visiter le reste de la maison. Sophia ouvrait la marche. Adam observait le couloir, étudiant les différents rangements, quand elle fit une petite réflexion au sujet de Daisy. Il ne s’y attendait pas du tout. Pris par surprise et perturbé par sa boutade, il se paya une porte. Adam se sentait un peu sonné. Et accessoirement, il avait mal à la tête. Au moins, sa maladresse faisait rire Sophia. Son amie vérifia son front. Il n’avait pas de coupure. Ce qui éviterait à son agent de le tuer. Il avait un tournage en cours.  Sophia le taquina à nouveau, évoquant l’effet de Daisy sur sa personne. « Je ne vois pas ce que tu veux dire. » rétorqua-t-il. Un signal d’alarme venait de s’enclencher dans son esprit. Oui, la situation s’avérait être compliqué avec Daisy. Adam la fuyait depuis plus d’un mois, pour des raisons que lui seul connaissait. La simple évocation de son prénom le mettait extrêmement mal à l’aise. Adam s’excusa de s’être emporté. Heureusement, Sophia ne s’était pas froissée. « Non, c’est moi… De toute façon, il n’y a rien à en dire. Si ce n’est qu’à l’heure actuelle, Daisy doit avoir envie de me tuer. » Adam avait une belle bosse, mais rien de méchant. La douleur commençait déjà à s’estomper. Adam reprit le chemin du séjour. « Et sinon, qu’est-ce que tu prévois pour l’avenir, Sophia ? » dit-il. Le salon était spacieux, lumineux. Il y avait même de la place pour un billard. Misère, il commençait vraiment à se projeter.