Adam assistait à la création d’une coalition entre Daisy et Oscar. Leurs intérêts convergeaient. Dire que son meilleur ami embrassait la cause de l’anglaise. Sa haute trahison lui portait une estocade en plein cœur. Il prévoyait des représailles à la mesure de cette félonie.  Oui, non… En réalité, Adam récoltait simplement ce qu’il avait semé. Bon joueur, il acceptait sa défaite. Mauvais perdant, il entendait prendre sa revanche sous peu. « Je vous déteste cordialement. » Il n’en pensait rien. Oscar jouait son père, à présent. Adam arquait un sourcil, perplexe. Il essayait de se dépêtrer de cet enchevêtrement de bras. Ils serraient fort, les bougres !  Oscar nichait littéralement sa tête contre lui. Ce n’était pas sans lui rappeler une certaine avant-première, quatre ans plus tôt. « Mon petit papa chéri, tu vas souffrir ! » dit-il, sur un ton cajoleur. « Je commence par ta voiture ou ton compte en banque ? » plaisanta-t-il encore. Adam sentait Daisy troublée par son regard. Il en éprouvait une certaine satisfaction. Il ne put s'empêcher de lui adresser un sourire séducteur. 

Adam écoutait la réponse d’Oscar, sans mot dire. Il en concluait que Daisy ne savait rien. Maintenant qu’il était fixé, il préférait passer à autre chose et profiter de l’instant présent, au lieu de se tracasser. Il penserait simplement à avertir la jeune femme, au moment opportun. En tout cas, ce n’était certainement pas ce soir. Daisy l’étriperait peut-être, suivant les dires d’Oscar. D’un autre côté, il en doutait. L’anglaise ne semblait pas si prompte à s’emporter, surtout pour cela. Toute de même, Il louait Oscar pour sa prévenance à son égard. Certains ne se seraient pas gênés pour vendre la mèche. C’était à cela que l’on différenciait les vrais amis des faux. « Je te remercie pour ça, Oscar. Content de voir que tu penses à ma survie ! » rit-il. « Désolé de te prendre la tête avec tout ça. » Adam le gratifiait d’un sourire amical. Il était conscient de le placer dans une position délicate car peu pratique, pour lui.

Adam n’allait pas laisser passer cette occasion. Un excellent champagne, ça ne gaspillait pas. Tout ça aux frais de la princesse ! Soit Disney ! Il ne comptait pas se gêner. Son acquisition amusait Oscar. Adam ne put réprimer un petit sourire coupable. « C’est du Dom Pérignon… » se justifia-t-il, comme si cela constituait une excuse valable. C’était comme qui dirait son champagne de prédilection. « Chambre ? Je tiens bien l’alcool. » Il avait pu le vérifier lors de ses soirées estudiantines. « Mais si tu me sers le petit déjeuner au lit, demain matin, on peut s’arranger ! » blagua-t-il.

La voiture les attendait déjà. Deux minutes plus tard, ils s’entassaient dans le véhicule Uber.  Daisy s’endormit contre lui. Adam trouvait ça mignon. Il enviait la facilité avec laquelle elle sombrait dans le sommeil. En dépit de l’heure tardive, il gardait les yeux grands ouverts, pas même un peu somnolent. Ses somnifères lui étaient d’une grande aide.  Ils arrivèrent à destination sans heurts et plutôt rapidement. Adam gardait un souvenir horrible du trafic californien. Il connaissait déjà la maison d’Oscar, y étant déjà venu. Son intérieur s’avérait toujours aussi agréable, à son image. Son ami se transformait déjà en hôte chaleureux, enclin à les mettre l’aise. « Merci ! » Adam vint à sa rescousse, l’aidant à ranger ce qui traînait. Bientôt, il se trouva assis sur le canapé. Oscar offrait un large éventail de boissons. Adam lui lança un regard taquin. « Tu ne tiendrais pas un bar au noir, dans ta maison, toi ? » Le brun commençait déjà à ouvrir la bouteille de champagne. « Bien sûr que je partage, sauf si vous êtes méchants. Ne t’embête pas, Oscar, je vais aussi prendre du champagne. »  Daisy ne se sentait pas à l’aise dans sa robe. Elle demanda donc des habits à Oscar. Adam les écoutait d’une oreille distraite, tout à l’ouverture de sa bouteille. Il ne restait plus que le bouchon. Ce dernier partit avec force, se heurtant au plafond. La suite, Adam ne la vit pas venir. Un geyser de champagne jaillit de la bouteille. L’homme se retrouva aspergé. Son visage était baptisé.

Il riait, alors qu’il s’essuyait la joue d’une main. « Chérie, tu peux m’aid… » Hein ? Aie… Adam demeurait figé sur place. Petit un, c’était bien la première fois qu’il utilisait un petit nom affectueux en s’adressant à Daisy. Il fallait vraiment que ça arrive maintenant. Petit deux, il venait de le faire devant Oscar. Il cherchait un moyen de se raccrocher aux branches. « Oscar chérie… ? » Pas convaincant... Adam se levait d’un bond. « Je vais me nettoyer. La salle de bain est toujours au même endroit ? Je reviens, je vous laisse gérer pour les vêtements. » Oui, il prenait ostensiblement la fuite. Adam revint quelques minutes plus tard, quand il fut propre.

Pando

« Continuez comme ça et ça pourrait bien changer. » rétorqua-t-il, sur le ton de la plaisanterie. Un Adam se méritait, il fallait savoir en prendre soin. Oscar lâchait prise. Adam renouait enfin avec la liberté. Elle lui avait "tant" manqué. Il entrevoyait déjà un plan de vengeance. S’il attaquait comme il l’envisageait, Oscar et Daisy avaient du souci à se faire. Il doutait fort qu’ils puissent parer le coup qu’il échafaudait. Adam guettait donc une ouverture, pour frapper au moment propice. Oscar semblait surpris de le voir jouer le jeu. Diantre ! Donnait-il l’impression d’être si renfermé, à l’époque ? Les petits innocents, ils ne le connaissaient pas encore tout à fait. Oscar le taclait sur sa conduite. Adam inclinait la tête de gauche à droite, un large sourire gagnait ses lèvres. Il ramena son poing contre sa bouche, réprimant son envie de rire. Si Adam se targuait bien d’une chose, c’était sa conduite. Elle s’avérait irréprochable. L’armée se montrait intransigeante sur ce point. À Camp Pendleton, on avait veillé à ce qu’il manie le volant avec dextérité. Un détail d’une importance capitale une fois sur le théâtre des opérations, même si Adam n’avait pas eu le temps d’être déployé. « C’est pour ça que j’ai encore mon bonus 50 sur mon assurance auto, et tous les points de mon permis ? Avec tes attentes, c’est un Lewis Hamilton qu’il te faut pour fils. » Il s'esclaffa légèrement.

Adam cédait une grimace. « Ne m’en parle pas… » Les disputes qu’il avait pu connaître avec Joanne… Il la voyait encore, le poursuivant sur les quatre étages de leur maison New-yorkaise. Ses yeux envoyaient des éclairs, elle le pointait d’un doigt accusateur. Elle était tout simplement effrayante. D’un autre côté, Adam mettait du temps à s’emporter. Mais lorsqu’il s’énervait, il haussait immédiatement le ton et avait du mal à se calmer. La tension descendait lentement, avec lui. Il pouvait alors agir de façon totalement imprévisible. C’était sur une dispute avec son beau-père, qu’il avait subitement décidé de s’enrôler dans l’armée, après le 11 septembre 2001. Il faut se méfier de l’eau qui dort. « À charge de revanche ! Si tu provoques à nouveau les foudres d’une demoiselle, je te couvrirai. » plaisanta-t-il. Aucune réelle dispute n’était encore survenue avec Daisy. Cependant, Adam ne se leurrait pas. Il y en aurait tôt ou tard. C’était d’ailleurs préférable. On disait beaucoup de choses sur les couples prétendument sans problèmes, mais ils finissaient toujours par imploser à force de tout retenir. Ne pas communiquer était malsain. Bien sûr, il ne fallait pas forcément se gueuler dessus pour cela. Ce n’était pas ce qu’il entendait par là. « Dommage, parce que j’aime te prendre la tête ! » ajouta-t-il, un brin provocateur.

Une fois de plus, ils se liguaient contre lui. Pour changer ! « L’esclavage a été aboli le 18 décembre 1865, aux États-Unis, "papa" ! » blagua-t-il. « En bon adolescent, je vais aller dévaliser le frigo et les placards en pleine nuit. Il ne restera plus rien pour le petit déj'. » Qui connaissait l’appétit d’Adam, savait que la chose était réalisable. Il dévisageait Daisy, bras croisés, lui faisant la moue. « Alors non, tu ne seras jamais ma mère, en aucune façon ! Non, non, non ! » Et ils savaient tous pertinemment pourquoi, officieusement pour Oscar. « Il n’y a qu’une seule personne à qui je porte le petit déjeuner au lit. » Oui, ça l’amusait d’en jouer.

Les trois collègues se retrouvèrent chez Oscar. Ce dernier ne manqua pas de renchérir, donnant suite à sa petite joute. Décidément, les remarques fusaient de toutes parts ce soir. Oscar tenait une forme olympique, sur ce registre. « Me tuer ? Tu veux dire que tu échoueras en essayant, oui. » contra-t-il, rieur. Bien entendu, Adam na manqua pas une occasion de s’illustrer. Il n’était pas responsable de la trop forte pression. La bouteille avait dû être secouée, ce qu’il ne pouvait anticiper. Visiblement, les effluves du champagne montaient vite à la tête, car il se confondit bien involontairement. Ni une ni deux, il se trouva une porte de sortie. Une fois dans la salle de bain, Adam se rinça énergiquement le visage à l’eau froide. Sa chemise n’était pas touchée, une chance. Quand il pensait à tout ce Dom Pérignon gâché, un crime… Daisy le rejoignit et entreprit de l’aider. Elle ne lui fit aucune remarque quant à son étourderie. Adam comptait toujours lui avouer qu’Oscar était déjà au courant, mais plus tard. « C’est mon nouveau gel douche. » rit-il.

De retour dans le salon, Adam regagna sa place sur le canapé. Oscar avait servi trois coupes de champagne. Il s’empara de la sienne. Le brun leva son verre quand Daisy porta son toast. Il regardait ses collègues, à tour de rôle. Il serra un peu plus la main de Daisy, passa son pouce de façon réconfortante. « À plein d’autres soirées comme celle-ci. » ajouta-t-il. Adam prit quelques gorgées de champagne.  Il tenta un trait d'humour : « Soyons optimistes ! Dans vingt ans, ils tourneront une post "postologie" et ils rappelleront tout le cast. Sauf moi, en fait,  parce que mon personnage est mort. » En vérité, s'il se fiait à l'univers, ils étaient bien capables de la ramener sous une forme ou une autre, mais bon !

Pando

« Ce n’était pas toi avec moi dans cette Ferrari, sur la piste du concessionnaire ? Est-ce qu’un papi ferait exploser le compteur vitesse d’une 488 GTB ? » rétorquait-il. Adam passait de la conduite de papi au statut de jeune adolescent, comment opérer un virage à 180 degrés. En vérité, l’un n’empêchait pas l’autre. Il en riait tout de même. « Le jour où tu me donneras des ordres n’est pas encore arrivé, vieux père. » Daisy y allait de sa contribution, jouant les femmes exploitées. Adam décrochait un autre sourire amusé devant leur délire qui prenait des proportions insoupçonnées. Cela dit, imaginer Daisy dans le rôle de sa mère, non… Vraiment, il ne pouvait pas. Il ne les suivrait pas sur cette voie. Adam se tournait vers Daisy et haussait les épaules. « Je pense que tu l’as déjà croisée. »

« Rassure-toi, je prononcerai un éloge funèbre à ton enterrement. » Dans le cas d’un duel entre les deux hommes, Adam estimait avoir ses chances. Après tout, il avait monté un club de combat façon Fight Club de Fincher, au lycée. Si on ajoutait à cela sa formation au combat dispensée par l’armée, les nombreux entraînements pour ses films… Il se défendait plutôt bien, même s’il n’aimait pas fait appel à la violence. Fort heureusement, les deux amis plaisantaient. Adam n’avait aucunement l’intention d’en arriver aux mains avec Oscar. Jamais il ne brandirait le poing devant l’un de ses proches. Il se battrait uniquement pour se défendre en cas d’agression ou pour les besoins d’un rôle. Daisy menaçait de les punir, s’ils se bagarraient. Une fois de plus, Adam lui jetait un regard songeur. « Tu me fais presque peur. »

Plus tard et après l’incident du champagne, Adam revenait dans le salon. Oscar l’interrogeait du regard. Adam répondait par un subtil hochement de tête, lui signalant que tout allait bien. L’atmosphère se chargeait en émotions. Après le rire, les larmes ? Oscar pensait aussi à l’éventualité d’un possible retour du personnage. Après tout, ils n’en étaient pas au premier. Entre le retour d’Ahsoka, Dark Maul, etc… Les exemples ne manquaient pas. Les paroles de Daisy le surprirent, au point qu’il s’en étouffa avec le champagne. Le Dom Pérignon n’était peut-être pas une bonne idée pour lui, ce soir. Le brun toussotait derrière sa main. Le lapsus était mignon. C’était à son tour de sourire bêtement. Enfin, ils n’en voyaient rien avec son poing devant son visage. Adam reposait sa coupe de champagne sur la table, histoire d’éviter un autre accident.  Daisy s’enfonçait dans le canapé. « Oui, on a compris. » Répondit-il, pensant plus à voix haute. Est-ce qu’il resignerait ? Adam se posait sérieusement la question. Star Wars lui avait beaucoup apporté, mais pas seulement. Il n’en oubliait pas l’impact négatif, même si cette aventure comptait bien plus d’aspects positifs. De plus, Adam craignait toujours de s’enfermer dans un registre, un type de rôle. Il voulait explorer, camper d’autres sortes de protagonistes. Toutefois, il était fortement attaché à ce personnage. Ce rôle contrastait, différait de toutes ses autres expériences. Star Wars était comme une bouffée d’air frais entre deux tournages. Plus encore, il avait aimé travailler avec cette équipe et ses des deux collègues. Il n’avait pas tissé de pareils liens, ailleurs. Adam connaissait donc la réponse à cette question. « Je crois que je signerai aussi. » Pas toute de suite ou même dans deux ou trois ans… Il avait d’autres choses à vivre, auparavant. Mais oui, il se voyait bien reprendre du service.

Daisy se sentait encore gênée. Adam la prenait en pitié. Elle fuyait ostensiblement leurs regards. Adam jetait un rapide coup d’œil à Oscar. Les mots de la jeune femme le firent céder, il devait trouver quelque chose à dire. Une phrase qui détournerait l’attention. Adam prenait une profonde inspiration. Il fallait vraiment qu’il l’aime, pour faire une telle chose.  Son cerveau trouva en quelques secondes. Il se jeta dans la fosse aux lions. « Le véhicule Uber était vraiment classe, tout à l’heure. J’ai toujours rêvé de le faire dans une voiture de ce genre. » Et Adam disait cela avec l’air le plus détaché qui soit, sachant pertinemment ce à quoi il s’exposait en le faisant. Vrai ou non, il laissait ce choix à la libre interprétation de ses camarades et du lecteur rpgiste.  « Maintenant, faites-vous plaisir ! » Sur ces bonnes paroles, Adam attrapait sa coupe de champagne et la vidait d’une traite. Daisy se levait, prenant la direction des extérieurs. La conversation reprenait un ton plus sérieux. Par réflexe, Adam zieutait la voûte céleste. « Je pense, oui, c’est la suite logique. On a les moyens, on acquière les connaissances nécessaires » D’ailleurs, ce n’était peut-être pas pour si loin dans le temps. « Tu veux dire quelque part, là-haut, sur une autre planète ? » Adam estimait que d’autres formes de vie existaient, ailleurs dans l’univers. Croire que l’humain était seul, s’avérait bien présomptueux de son point de vue. Et comme Rey ? « Qui sait… La vie est pleine de surprises. »

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